Ces 5 erreurs de débutant qui sapent ton morale et ta créativité
Je crois qu’il n’existe sur terre aucun graphiste freelance à n’avoir commis une de ces erreurs de débutant au moins une fois dans sa carrière. Si c’est ton cas, fais-toi connaître, tu mérites vraiment une médaille ! Si ce n’est pas ton cas, tu vois sûrement de quoi je parle quand je fais référence à :
● Ce moment où tu as eu envie de tout envoyer valser,
● Ce jour où tu as ressenti comme une envie de meurtre envers ton client,
● Cette période, un petit peu trop longue à ton goût, durant laquelle tu bossais sur ce projet dont tu ne veux plus jamais entendre le nom,
● Etc.
Le truc, c’est que dans des cas comme ceux-là, on ne peut pas dire que “c’est de la faute à pas de chance”, non non, si tu es passé par là, c’est que quelque chose ne fonctionnait pas dans ton process. Du coup, je te propose de voir avec moi comment éviter les 5 plus grosses erreurs de débutant qui ont le pouvoir de saper ton moral et ta créativité à coup sûr !
Erreur n°1 : ton contrat n’est pas clair.
“Je pensais que ceci était inclus dans la prestation”, ” je croyais pouvoir demander des retouches à l’infini”… Tu connais ça ?
Le contrat
Un contrat qui n’est pas défini clairement est une porte ouverte aux malentendus et à juste titre : admettons qu’un client te contacte pour une identité visuelle, si tu ne lui détailles pas précisément ce que contient la prestation, il peut aussi bien s’attendre à n’obtenir qu’un logo avec sa palette de couleurs, que se projeter comme étant le détenteur de toute une collection d’éléments graphiques, d’une suite de 10 variations de logos, d’un habillage Instagram et
d’étiquettes produits. Ne laisse pas de place au doute, tu dois être clair avec ton client avant d’avoir commencé la
prestation. Ainsi il ne se sentira ni roulé ni lésé, et ça t’évitera de vivre des situations malaisantes, dans lesquelles ton professionnalisme est remis en cause.
La posture
Adopter une posture professionnelle et claire à chaque étape de ton activité est primordial. Tu auras beau être le meilleur graphiste de la terre, si ton client se glisse dans une faille de ton process, il est fort possible que vos relations se tendent. Ce qui n’est pas sans conséquence sur ton travail (baisse de motivation, doutes…) et sur le client qui peut potentiellement se braquer, ressortir insatisfait de cette expérience, ne pas vouloir te payer et te faire la plus mauvaise des réputations.
Mon conseil
Ne lésine pas et détaille tout ce qui doit l’être :
● Date de prise en charge du projet,
● Délai,
● Nombre d’aller-retour,
● Type de prestations inclus,
● Type de fichiers livrés,
● Etc.
Avec un contrat dans lequel figure ce que contient la prestation de manière claire et détaillée, ton client sait précisément à quoi s’en tenir et sa signature vaut pour acceptation. Tu te protèges ainsi de toute possibilité de litiges.
Erreur n°2 : ton cadre n’est pas solide.
Ton cadre est le reflet de ton professionnalisme. Si tu laisses tes clients te contacter à toutes heures, se permettre de te répondre 2 semaines plus tard comme si tout était normal, t’imposer leur vision des choses, etc. Tu vas vite te sentir frustrée !
La pro, c’est toi !
C’est donc à toi de poser les règles :
● Les horaires durant lesquels tu es joignable,
● La manière dont les retours doivent se faire (WhatsApp, mail, visioconférence…),
● La manière dont tu travailles,
● Les délais de réponse que tu attends de la part de ton client,
● Les étapes de ton process,
● Etc.
Tu peux noter tout ça dans ton contrat ou dans tes CGV.
La contre-productivité
Récemment, une collègue graphiste et webdesigner m’a fait part de sa lassitude à travailler sur un projet. Et je ne peux que la comprendre, elle y est depuis des mois !! La cause : sa cliente met des semaines à lui faire ses retours. Résultat : elle procrastine chaque fois un peu plus à s’y remettre.
Quand on est sur un projet, en général, on est à fond dedans. On a de la suite dans les idées et le fait d’avancer dessus à un rythme régulier maintient notre productivité : on est focus. Lorsque le client casse ce rythme, il nous force à déconnecter notre cerveau de son projet.
Conséquence : une sorte de mise à jour relativement coûteuse devra nécessairement être faite au moment de s’y remettre. Ce process de travail est totalement contre-productif, alors que dire si le rythme est cassé à plusieurs reprises ?
Le manque d’investissement d’un client sur son propre projet nous conduit nous-même à ne plus être investis. Il peut même carrément finir par nous sortir par les yeux, alors que nous y étions super enthousiastes au départ.
Pour ma part, je préviens mes clientes sur le fait que, si elles ne me répondent pas dans un délai correct, je me verrais dans l’obligation de céder leur place à la cliente suivante. Elles devront alors attendre que j’aie terminé pour que je revienne aux leurs. Les choses sont claires et les limites du respect sont posées. Il n’est pas question que je fasse attendre une cliente, ayant bloqué son créneau depuis des semaines, en faveur d’une autre qui ne respecte pas les délais impartis.
Mon conseil
- Définis un cadre de travail clair dans un premier temps (pour toi) :
● Ce qui le structure,
● Ce qu’on y fait,
● Quelles sont ses limites (délais de réponses, horaires de prise de contact…).
● Etc.
2. Fais-le respecter : tu dois l’imposer à tes clients et ne pas les laisser le malmener. Je ne te dis pas non plus d’être dans une rigidité inébranlable. Tu peux bien sûr faire des exceptions (parfois) et tu es évidemment libre d’ajuster ton cadre au fil du temps. Mais sache en tout cas, que le cadre est une des clefs les plus indispensables pour que ton travail se déroule dans les meilleures conditions.
Erreur n°3 : tes tarifs sont trop bas.
OK,ok, tu débutes ! Et je sais que tu ne te sens pas encore tout à fait légitime
#syndrômeDeL’imposteur. Je peux comprendre que tu aies besoin de plus d’expérience pour prétendre à des tarifs plus élevés, mais ce n’est pas une raison pour brader ton temps !!
Donne toute sa valeur à ton travail
Tu ne peux décemment pas proposer 10 € un logo que tu vas passer 6 h à concevoir ! D’autant que ce tarif te décrédibilise complètement. En effet, quand tes prospects découvrent ce type de prix, ils pensent immédiatement à quelque chose du style :
● “Ça doit être des logos réalisés en 10 minutes sur Canva.”
● “La qualité est sûrement médiocre.”
● “Il doit s’agir de logos tout faits que n’importe qui peut télécharger sur le net”.
Il existe des logos qui valent 10 €, je ne te dis pas le contraire. Mais si tu conçois de vrais logos, qui nécessitent un travail de recherche conséquent (veille et stratégie). Que tu proposes différentes directions créatives qui font sens et te prennent un temps non-négligeable de conceptualisation et de création, alors, je n’ai qu’une chose à te dire : respecte-toi et fais-toi payer en conséquence de ce que vaut ton travail.
En plus, si tu demandes un salaire ridicule pour un travail qui lui est conséquent, tu auras tendance à :
● Vouloir le terminer hyper rapidement, le bâcler,
● Perdre patience à chaque fois que le client te revient avec de nouvelles requêtes,
● Te décourager,
● Perdre ta créativité,
● Ne pas être productive.
Et ça, dis toi que ça ne va pas louper, puisqu’en réalisant des prestations plus vite que ton ombre, elles n’ont du coup ni fond ni forme, ou si peu !
Mon conseil
Crois-moi, le fait de prétendre à un salaire correct voire élevé, va te permettre de travailler dans des conditions optimales :
● Tu vas prendre le temps qu’il faut pour chaque prestation.
● La motivation sera au rendez-vous.
● Les modes créatif et productif seront activés à 100 %.
● Tu vas tout mettre en œuvre pour que le client soit satisfait et reparte avec le sentiment d’en avoir eu pour son argent.
● Tu obtiendras la reconnaissance de tes clients.
● Etc.
Si tu as besoin d’un petit coup de pouce pour savoir comment t’y prendre pour définir tes tarifs, jette un œil ici.
Erreur n°4 : tu n’as pas défini ta clientèle idéale.
Si tu n’es pas clair sur la clientèle avec laquelle tu veux bosser, il est plus qu’évident que tu vas sans cesse continuer à être sollicité par des clients avec lesquels tu n’as aucune joie à collaborer. Tu vas me dire, “oui, mais bon, je vais pas cracher dans la soupe, c’est une opportunité quand même ! ” Résultat, tu acceptes de travailler pour des entreprises, ou des marques, quand bien même leur univers ne te parle pas du tout. Et te voilà face à ton ordi ou à ton carnet de croquis avec zéro inspi… (on dirait un mauvais poème ?.). De quoi procrastiner pendant des semaines, perdre toute ta motivation et remplir ta tête de doutes.
À ce propos dis moi : si tu as choisi de te lancer dans le graphisme, c’est bien parce que tu es passionné par ce métier, n’est-ce pas ? Alors pourquoi venir te mettre toi-même des bâtons dans les roues ?
Il n’y a pas pire, pour se mettre dans une bulle de négativité, que de bosser sur des projets qui ne nous inspirent pas le moins du monde. C’est, en revanche, la meilleure manière de te mettre face à de grandes difficultés. Et elles ne sont pas bénéfiques comme l’est le fait de se pousser dans ses retranchements, en sortant de sa zone de confort, non. Elles sont néfastes pour ton mental.
Résultat :
● Tu n’es pas motivé > donc pas inspiré > donc pas productif ;
● Du coup, tu doutes de toi et de tes compétences ;
● Tu as envie de tout envoyer bouler pour partir vivre dans une cabane au fond des bois.
● Le syndrome de l’imposteur est devenu ton coloc.
● Ta charge mentale est montée en flèche d’un seul coup.
Mon conseil
Pour ne pas connaître ça : définis sans plus attendre quel est ton client idéal et fais tout pour l’attirer à toi. Besoin d’un coup de pouce ? Jette un oeil ici !
Erreur n°5 : tu ne sais pas dire non.
Oui, oui, on sait maintenant : tu ne craches pas dans la soupe ! Et du coup, tu ne sais pas non plus dire non. Puis faut l’avouer, tu as bien trop peur de louper des opportunités et de perdre des clients, alors tu dis oui à tout. Et ça, même si c’est au détriment de ton temps, de ta santé et de ta vie personnelle.
Accepte une bonne fois pour toutes le fait que tu ne puisses pas être sur tous les fronts. Il faut y renoncer maintenant, ne serait-ce que par respect pour tes clients (si ce n’est pas pour toi), car tu sais pertinemment que ne sera pas en mesure de réaliser de bonnes prestations en étant épuisé.
Sans compter la pression des délais dont tu sais à l’avance que tu ne pourras pas les tenir.
Crois-moi, tu ne loupes aucune opportunité en te préservant et en te donnant le temps de travailler convenablement une presta après l’autre.
Ce que tu gagnes en revanche, c’est :
● Des temps de travail de qualité,
● Une posture professionnelle au top : cadre serein, délais respectés, tu es dispo et à l’écoute,
● Des clients satisfaits qui te recommandent autour d’eux,
● Une charge mentale réduite,
● Du temps pour tes projets personnels et pour ta famille.
Mon conseil
● Apprendre à dire NON en t’y préparant déjà psychologiquement,
● Utiliser un calendrier pour y inscrire tes créneaux de prise en charge de projets,
● Donner à chaque projet un délai de conception qui te laisse le temps de vivre et derespirer,
● Et ne pas rajouter de nouveaux clients dans des créneaux qui ne sont plus disponibles !!!
Les entrepreneurs ou marques ayant des projets sérieux ne s’y prennent généralement pas à la dernière minute pour chercher leur graphiste idéal. La plupart d’entre eux sont conscients de notre rythme de travail et savent qu’il y aura un délai d’attente avant que leur projet ne soit pris en charge. Et même si tout le monde rêve de se voir passer devant tout le monde dans la salle d’attente chez le médecin, en vérité, on prend tous notre mal en patience et… On patiente ! C’est pareil du côté de tes clients, ils sont ok avec ça, surtout s’ils tiennent vraiment à bosser avec toi.
Si toutefois, tu tombes sur quelqu’un qui ne peut (ne veut) pas patienter, ne t’inquiète pas pour lui, il ne tardera pas à trouver un autre graphiste en burn-out qui lui non plus ne sait pas encore dire non.
Du coup,
Que tu fasses ces erreurs en combo ou que tu n’en fasses qu’une ou deux, le résultat est souvent le même : perte de motivation et dénigrement de soi. Je sais tout ça parce que j’ai fait certaines de ces erreurs à mes débuts et que je vois mes élèves ou des collègues passer par là aussi. Je pense que c’est un peu un passage obligé, comme une leçon à apprendre par la force des choses, mais il y a des personnes qui n’en tirent rien d’autre que de la fatigue, du dégoût voire un burn-out. C’est trop dommage d’en arriver là alors qu’il suffit seulement de corriger deux trois trucs pour que ça roule ! Et toi, tu en es où avec tout ça ?